Interview Alumni - Raphaël Vivet - Directeur financier de l'entreprise LISI

Bonjour Raphaël, pourriez-vous nous en dire davantage sur votre parcours académique, avant et après l’obtention de votre diplôme GEA en 1993 ?

Bonjour Amélie, j’étais en filière générale.

Ensuite j’ai postulé à l’IUT d’Annecy avec une admission sur dossier pour faire 2 années en DUT.  C’est vrai que la formation GEA est pluridisciplinaire, elle offre une ouverture d’esprit suffisante pour se spécialiser, en contrôle de gestion pour ma part.

Nous recherchions cette ambiance d’entraide des petites structures comme en DUT, où nous étions en petits groupes, d’autant plus que c’était la 2ème promo de GEA, nous étions 47 diplômés.

La formation Gestion des Entreprises et des Administrations donne un champ des possibles relativement large. Deux ans après le DUT (dont j’avais pris l’option Finance Compta), je suis donc parti après l’obtention de mon diplôme en Maîtrise de Gestion avec une partie de la promo 93 à l’Université de Toulon et Du Var.

Au niveau des stages, à l’IUT ou pendant la MSG, je suis allé chez Fusalp et Schneider Electric dans le monde industriel et certains de ma promo chez Salomon, Entremont, dans des grands groupes.

A l’issu de la MSG bac + 4 Diplôme de science de gestion (ou Maîtrise des Sciences de gestion), il y a possibilité de faire un DESS Finance pour avoir un bac+5.

Cependant j’avais envie de partir dans le monde du travail car j’avais des opportunités d’emploi avec la possibilité d’aller dans la banque et la gestion de patrimoine mais j’ai préféré commencer par du contrôle de gestion en usine chez Delphi.

C’est en ça que le DUT et la MSG nous ont donné cette ouverture d’esprit avec une formation centrée sur un domaine d’activité et des méthodes d’analyse larges.

En quoi consiste votre métier ?

Aujourd’hui je suis directeur financier de l’entreprise LISI (du côté de Belfort, le siège social)

LISI intervient dans l’aéronautique, le médical et l’automobile.

C’est un poste de direction financière classique, notre société comporte 12 000 personnes avec 1 700 000 euros de chiffre d’affaires et 45 usines dans le monde.

Nous avons plusieurs filiales à gérer et mon rôle est d’assurer tout le reporting financier pour notre société cotée et le respect des normes.

Nous avons toute la trésorerie du groupe et tous les comptes de toutes les sociétés mondiales, mon rôle et celui de mon équipe est alors la consolidation, le contrôle de gestion central. Il faut donner des dead line, faire du cash management et comprendre ce qui se passe dans la société, développer l’instrument de couverture pour limiter la fluctuation.

Il y a aussi les aspects fiscaux à gérer en France et à l’étranger et la communication financière, car les analystes nous font des recommandations notamment sur les objectifs du cours de l’action vis à vis des investisseurs.

Nous sommes au cœur du centre décisionnel, je fais partie du comité de direction du groupe et nos chiffres sont reportés au conseil d’administration.

Comment arrivez-vous à gérer votre travail ?

Il faut de la flexibilité et anticiper le travail, tout ce qui est récurrent peut se prévoir et se gérer à l’exemple du processus budgétaire, du reporting et du plan reporting. Les indicateurs de gestion aident également.

Bien sûr je ne suis pas tout seul, j’ai une équipe qui m’aide.

Qu’est -ce que vous aimez le plus ?

La polyvalence de mon poste, chaque jour est différent.

L’avantage de gérer tous les aspects de la direction financière c’est que je peux en permanence faire des missions polyvalentes et consulter différents spécialistes.

Où vous voyez-vous plus tard ?

Il n’y pas de formation qui permettent d’accéder directement à un poste de direction financière il faut passer par un certain nombre d’années sur le terrain pour ne pas être déconnecté lorsqu’on évolue.

Je suis rentré chez LISI en 2011, j’ai appris la culture d’entreprise dans laquelle je me retrouve parfaitement. Je vois bien mon avenir dans ce groupe.

Quelles sont les principales qualités à avoir ?

Il faut de la curiosité, aller chercher les informations, de la polyvalence et comprendre ce qui se passe pour pouvoir l’expliquer, donc une capacité de communication et savoir être synthétique.

Il faut également une capacité de travail et un investissement personnel, être dynamique et ouvert d’esprit.

Quelle est la rémunération pour un junior qui rentre dans le domaine de la finance ?

Il faut passer par plusieurs étapes pour le junior destiné à devenir contrôleur de gestion. C’est intéressant de recruter quelqu’un qui a déjà effectué des postes dans des usines par exemple dans ce domaine. Nous formons aussi en interne pour notamment les faire évoluer avec différents postes.

Au niveau de la rémunération, le salaire classique d’une personne qui sort d’un bac + 5, je dirais entre 45 et 55 K en fonction de l’école. Après on évolue donc le salaire évolue aussi fois 2 fois 3.  

Pour ma part, j’ai commencé dans l’usine Delphi pendant 5 ans sur 3 postes différents en tant que contrôleur de gestion.

Les stages et l’alternance sont intéressants pour évoluer, par exemple, on a un apprenti depuis 2 ans qui est maintenant en CDI.

Qu’est-ce vous pourriez conseiller aux étudiants ?

Un DUT est une bonne base, je conseille de continuer quelques années après car on embauche, dans le cadre de postes de responsabilités financière, plus à partir de bac+5.

Il faut rester humble, ne pas se survendre lors de l’entretien.

C’est important de bien garder ce qu’on nous a appris au niveau de la méthode et ne pas chercher à accéder à des postes trop haut dès le début ; prendre le temps de faire les choses correctement.

Il ne faut pas hésiter à dire oui à bouger, être curieux est très apprécié par les entreprises et permet de se sortir du lot, d’évoluer dans la société et montrer ce qu’on apporter à l’entreprise.

Pour discuter avec Raphaël, rendez-vous sur son profil.

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