Interview alumni : Joris MERMOUD, chargé de relations candidats et entreprises.

Interview alumni : Joris MERMOUD, chargé de relations candidats et entreprises.

Joris MERMOUD, 27 ans, est un professionnel passionné par l'accompagnement des jeunes. Fort d'un parcours diversifié, il met aujourd'hui son expérience au service des étudiants de CESI, une école d'ingénieurs et de formations spécialisées. À travers cet entretien, il partage sa vision de l'orientation, les défis de son métier et les conseils précieux qu'il prodigue aux futures générations.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?

Je m'appelle Joris MERMOUD, j'ai 27 ans et je suis chargé des relations candidats et entreprises au campus CESI de Meylan, en Isère. Cette école propose des formations d'ingénieurs, mais aussi en ressources humaines, qualité, sécurité, environnement, performance industrielle et informatique.

Quel parcours avez-vous suivi ? 

Mon parcours a débuté avec un DUT GEA entre 2016 et 2018, incluant un stage en communication et marketing au Comité de tennis de Savoie. J'ai ensuite poursuivi en Bac+3 Sport Business à l'INSEEC Chambéry, où j'ai effectué un stage de six mois au Tennis Club de l’agglomération de Villefranche-sur-Saône, toujours dans la communication et le marketing. 

Par la suite, j'ai enchaîné sur un Master Marketing et Management du sport, toujours à l'INSEEC Chambéry, réalisant un stage alterné d'une année chez SIDAS, une entreprise spécialisée dans les semelles et vêtements chauffants. J'ai également eu l'opportunité de travailler à la Fédération Française de Tennis à Paris, œuvrant au développement de la pratique du tennis, notamment par ma participation à la création de plans nationaux axés sur diverses thématiques comme le tennis féminin, le tennis bien-être, le tennis à l'école ou le tennis universitaire.

Mon premier emploi post-master fut celui de conseiller en développement à la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes de Tennis, où j'ai aidé des clubs du Rhône à se développer en matière de bénévolat, de licences et de communication, un poste que j'ai occupé quatre mois. J'aurais souhaité rester dans le sport, mais les opportunités correspondant à mes attentes, notamment dans des clubs, comités, ligues ou fédérations au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes lors de ma nouvelle recherche d’emploi, étaient limitées.

C'est alors que j'ai réfléchi à travailler dans un autre domaine et notamment dans l’accompagnement des jeunes, une activité que j'adorais déjà faire bénévolement via Linkedin en répondant aux questions d’étudiants en lien avec mon parcours. J'ai donc trouvé un poste d'accompagnateur à la réussite étudiante à l'Université Savoie-Mont-Blanc, où j'ai passé deux ans et demi. Là, j'ai accompagné des étudiants de la L1 à la L3 dans des filières scientifiques, les aidant dans leur orientation, leur réorientation ou même pour des questions de santé mentale. Je me voyais un peu comme le grand frère des étudiants. Ce fut une expérience enrichissante, mais j'ai eu envie de me challenger, de retrouver ce même type de rôle dans le secteur privé. C'est ainsi que j'ai rejoint CESI, où j'accompagne les jeunes dans leurs recherches de stages et d'alternances, leurs candidatures au sein de nos formations, je participe à des salons et forums dans les lycées et je suis également en lien avec les entreprises afin de récolter leurs offres d’alternance à destination de nos étudiants.

Quelles sont vos missions principales ?

Nos activités sont plutôt organisées par périodes. De septembre à mars-avril, je contacte les lycées et les établissements supérieurs afin de participer à des forums et des interventions en classe où nous présentons nos formations. Nous participons également à des salons étudiants. De janvier jusqu'à la rentrée suivante, nous préparons les candidatures étudiantes, les accompagnant dans leurs démarches et la préparation des tests d'admission. Nous participons également à de nombreux salons et forums toute l'année. Ensuite, la partie relations entreprises prend le relais, généralement de mars jusqu'en septembre de l'année suivante, où nous collectons des offres d'alternances et de stages pour nos étudiants et faisons le lien entre eux et les entreprises. C'est un rythme soutenu et varié, ce qui rend le quotidien très intéressant et stimulant.

Quelles qualités sont essentielles en tant que chargé de relations candidats et entreprises ?

Pour bien exercer ce métier, il faut avant tout être assez autonome. Étant donné que je m’occupe de trois filières, je dois pouvoir travailler seul sur certaines missions. Cependant, il est également important d'aimer le travail en équipe et les projets collaboratifs. Nous avons des points réguliers avec les collègues, notamment par rapport aux projets sur lesquels nous travaillons collectivement et sur la répartition des offres d’alternances ou de stages en fonction du besoin de l’entreprise afin de répondre au mieux à la demande de celle-ci. Je dirais donc que c'est un équilibre 50-50 entre autonomie et travail en équipe.

Il faut également être persuasif, tant auprès des entreprises pour qu'elles choisissent nos étudiants qu'auprès des jeunes pour les convaincre de rejoindre nos formations à travers la qualité de notre accompagnement que nous leur offrons à CESI.

Enfin, la passion est indispensable. Si l’on n’aime pas réellement accompagner les jeunes dans leur orientation, répondre aux inquiétudes de leurs parents, il me semble très difficile de s'épanouir durablement dans ce métier.

Qu'est-ce qui vous a motivé à accompagner les jeunes ?

Plusieurs éléments m'ont poussé vers ce domaine. D'abord, mes propres difficultés à trouver mes stages et alternances m'ont fait réaliser l'importance d'aider les futures générations. Ce soutien, que je prodiguais déjà bénévolement sur différentes plateformes (Linkedin, Myjobglasses, ExplorJob, Article 1), est devenu une véritable passion. Je me suis dit que si j'aimais tant cela, je devais en faire mon métier.

Ensuite, je suis conscient des problèmes d'orientation que rencontrent les jeunes. Notre expérience peut les aider à choisir la bonne voie, en leur donnant des pistes et en les préparant, par exemple, aux entretiens. Je crois fermement qu'il faut aider les prochaines générations, non pas en leur servant tout sur un plateau, mais en leur offrant des outils et des conseils. L'orientation doit être préparée très tôt, pas juste une semaine avant la fermeture de Parcoursup.

J'ai d'ailleurs participé à des portes ouvertes du BUT GEA pour montrer aux parents la diversité des débouchés de cette formation, expliquant que l'on peut faire de la communication, de la comptabilité, du contrôle de gestion, ou comme moi, de la formation. Cela rassure les parents et ouvre des perspectives aux jeunes. C'est pour toutes ces raisons que je me suis engagé dans l'accompagnement : il y a un réel travail à faire pour guider les jeunes et leur faire comprendre l'importance d'une orientation réfléchie.

Quels défis rencontrez-vous dans votre rôle ?

Les défis sont nombreux au quotidien. L'un d'eux est de réussir à susciter l'envie chez les étudiants de nous rejoindre en leur démontrant la qualité de notre accompagnement pour les recherches de stages et d’alternances. Nous les accompagnons réellement, et c'est important de le souligner, car beaucoup d'écoles promettent un suivi sans le concrétiser. À CESI, nous mettons un point d'honneur à les soutenir au maximum.

Cependant, un autre défi est de faire comprendre aux jeunes qu'il doit y avoir un effort mutuel, un 50-50. Nous sommes là pour les aider, mais ils doivent aussi s'investir dans leur recherche. S'ils attendent simplement que l'école leur trouve un poste sans effort de leur part, cela ne fonctionne pas. Il est crucial qu'ils montrent de l'envie et s'engagent, car cela les forge pour leur avenir professionnel.

Pourquoi avoir choisi un DUT GEA pour vos études ?

J'ai choisi le DUT GEA après avoir été conseillé par un cousin qui avait suivi cette formation à Grenoble. Ma décision a été confortée lors d'un "Lundi de l'info" à Annecy, où j'ai été convaincu par l'ambiance, les locaux et les échanges avec les étudiants et professeurs.

GEA m'offrait la possibilité d'explorer un maximum de domaines en entreprise, comme la communication, les RH, la comptabilité ou le contrôle de gestion. Sortant d'un Bac ES, je n'avais pas d'idée précise de métier, et GEA représentait l'option la plus globale. Ces deux années furent exceptionnelles et très marquantes.

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes actuellement en GEA ?

Je leur conseillerais de développer leur réseau au maximum, et ce, dès maintenant. Lorsque nous avons eu notre premier cours de communication en première année, on nous a parlé de LinkedIn et j'étais sceptique. Pourtant, en l'utilisant, j'ai réalisé son potentiel, car il m'a permis d'obtenir de nombreuses opportunités pour des stages et alternances.

Ne reportez pas la construction de votre réseau au Master ou à la fin de vos études. Participez à un maximum d'événements organisés par GEA, qu'il s'agisse de rencontres avec les anciens ou d'activités entre étudiants de votre promotion. Pour les stages et alternances, anticipez vos recherches très tôt pour avoir accès aux meilleures opportunités.

Dès la première année, pensez également à ce que vous aimeriez faire après vos études. Même si cette idée évolue, avoir des pistes vous permettra de contacter des étudiants dans ces filières ou des professionnels, notamment d'anciens de GEA, pour vérifier si la réalité correspond à vos attentes. Obtenir plusieurs avis est toujours préférable. Les années d'études passent vite, et avoir un réseau solide dès l'entrée sur le marché du travail représente un avantage considérable. C'est un point très important que l'on ne réalise pas toujours à 18 ans, mais dont il faut prendre conscience.

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