Interview alumni : Heidi BAUD, entrepreneuse

Interview alumni : Heidi BAUD, entrepreneuse

En 2010, Heidi BAUD quittait les bancs de l’IUT avec un DUT GEA en poche et une ambition claire : construire un parcours professionnel à son image. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’est que ce chemin l’emmènerait de la banque à la montagne, de la Nouvelle-Zélande aux bureaux de Salomon, jusqu’à créer sa propre entreprise dans un tout autre domaine : le design d’intérieur. Découvrez son parcours dans cet article. 

Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m'appelle Heidi BAUD et je suis diplômée d’un DUT GEA (Gestion des Entreprises et des Administrations) obtenu en 2010. J’ai ensuite poursuivi mes études avec une licence en Management des Organisations, toujours à l’Université Savoie Mont Blanc. Après mes études, j’ai occupé plusieurs postes variés, ce qui m’a permis d’exploiter pleinement la polyvalence de ma formation. Aujourd’hui, je consacre environ 25 % de mon temps à l’entrepreneuriat, tout en étant en recherche d’un emploi salarié.

Quels métiers avez-vous exercés après votre formation ? 

J’ai commencé en tant que chargée de clientèle dans le crédit immobilier, un poste mêlant finance, immobilier et relation client. Je gérais l’analyse des dossiers de financement, grâce notamment aux compétences en comptabilité acquises durant le DUT. Je suis restée à ce poste pendant 3 ans. 

Après la fermeture du Crédit Immobilier de France, je suis partie en Nouvelle-Zélande avec un visa vacances-travail. J’ai décroché un poste en logistique, au sein d’une manufacture de charpentes et de portes. Cette expérience en contexte international a été très enrichissante, rendue possible par mon bon niveau d’anglais et l’option "anglais renforcé" suivie à l’université.

De retour en France, j’ai orienté ma recherche vers l’industrie de l’outdoor, un secteur en lien avec ma passion pour la montagne. J’ai ainsi intégré l’entreprise Millet en tant qu’approvisionneuse, où je gérais un portefeuille de fournisseurs majoritairement internationaux. Ce poste m’a permis d’interagir avec plusieurs services (achats, qualité, développement, logistique).

J’ai ensuite rejoint Salomon en tant qu’assistante achats. Ce poste, plus stratégique, m’a permis d’accroître mon autonomie et mes responsabilités, notamment en matière de négociation et de suivi contractuel. J’y suis restée près de cinq ans.

Pourquoi avoir décidé de te lancer dans l’entrepreneuriat ? 

Depuis longtemps, j’avais envie de me lancer dans un projet entrepreneurial. Après mon départ de Salomon en 2022, j’ai souhaité me réorienter. Passionnée par l’architecture d’intérieur, un domaine que j’avais commencé à explorer avant GEA lors d’une année en arts appliqués, j’ai suivi une formation intensive et lancé mon activité fin 2022.

Créer mon entreprise m’a permis de concilier passion et autonomie. Grâce à ma formation en gestion, j’avais les compétences nécessaires pour gérer les aspects administratifs, comptables et relationnels d’une entreprise. J’ai également rejoint des collectifs d’entrepreneurs, ce qui m’a permis de développer mon réseau et de collaborer avec d’autres professionnels du secteur.

Quelles qualités t’ont permis de passer d’un métier à l’autre aussi facilement ?

La première qualité essentielle est la capacité d’adaptation. Elle permet de prendre ses repères rapidement dans des environnements nouveaux, d’apprendre de nouvelles méthodes de travail et de s’ajuster aux attentes des équipes ou des clients. Ma formation en GEA m’a permis de développer une approche polyvalente et méthodique, en touchant à plusieurs disciplines : finance, gestion, droit, communication, etc.

J’ai également toujours cultivé la curiosité et l’envie d’apprendre. Ces qualités m’ont aidée à rester ouverte à des opportunités variées, à comprendre les enjeux spécifiques de chaque secteur, et à élargir mes compétences. Être à l’écoute des autres (de mes collègues, managers, partenaires) a aussi été important pour progresser et m’intégrer dans des équipes diverses.

Enfin, je pense qu’il est important de ne pas trop se limiter ou se censurer. Oser se lancer dans de nouveaux défis, même lorsqu’on n’a pas toutes les réponses au départ, est souvent la clé pour avancer et évoluer professionnellement.

Avez-vous un exemple de challenge que vous avez rencontré dans l’une de vos expériences ?

L’un des défis les plus marquants a eu lieu pendant la crise du Covid, alors que je travaillais chez Salomon. Le contexte a changé brutalement : passage au télétravail à 100 %, recours au chômage partiel, chaînes d’approvisionnement à l’arrêt. De nombreux fournisseurs ne pouvaient plus produire, et nos boutiques étaient fermées, ce qui gelait une grande partie de notre activité.

Dans ce contexte incertain, notre mission était de rester en contact avec les partenaires, d’écouter leurs contraintes, de tenter de maintenir un minimum de visibilité malgré les incertitudes. Il fallait aussi gérer nos propres limitations internes.

Pourquoi avez-vous choisi la formation GEA ?

Après le bac, j’avais commencé des études en arts appliqués à Lyon, dans l’idée de me tourner vers le design. Mais à l’époque, les débouchés me semblaient limités, et j’ai préféré m’orienter vers une formation plus généraliste. En explorant les options en gestion, j’ai découvert le DUT GEA, qui offrait une grande diversité de matières : comptabilité, droit, économie, ressources humaines, logistique, sociologie…

Ce programme m’a tout de suite séduite, car il permettait d’acquérir une culture générale solide du fonctionnement des organisations. Je ne savais pas exactement quel métier je voulais exercer à l’époque, donc je cherchais une formation qui ouvre plusieurs portes. En passant les entretiens à l’IUT, j’ai été très impressionnée par la qualité des échanges avec les enseignants, leur engagement et leur approche concrète de l’enseignement.

Le cadre de travail à l’IUT, l’ambiance de promotion, et la proximité avec les intervenants professionnels ont aussi beaucoup compté dans mon choix. J’en garde un excellent souvenir.

Avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui sont actuellement en GEA ?

Je leur dirais avant tout de se faire confiance. Il est normal de ne pas avoir de plan tout tracé dès le début. L’important, c’est de rester curieux, d’apprendre, et de s’ouvrir à des domaines variés. Même si certaines matières semblent difficiles ou éloignées de ses intérêts, elles peuvent un jour s’avérer très utiles.

N’hésitez pas à solliciter les enseignants, à poser des questions et à discuter de vos projets. Beaucoup d’entre eux sont très accessibles et peuvent apporter des conseils précieux. Enfin, je recommande de profiter pleinement de ces années formatrices, riches sur les plans humain et professionnel, qui laissent souvent une empreinte durable dans une carrière.

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