Interview Alumni - Florent DUBOIS ; Human Resources Manager chez Bouygues Construction

Interview Alumni - Florent DUBOIS ; Human Resources Manager chez Bouygues Construction

Intervenant lors du premier webinaire organisé par le département GEA : “le réseau des anciens GEA d’Annecy, que sont-ils devenus ?” Florent Dubois a pris la parole et nous a raconté son parcours académique. Aujourd’hui Human Resources Manager chez Bouygues Construction, il nous raconte comment il est arrivé là : “Je suis un ancien GEA de la promo 2004 et le temps passe super vite ! Je me rends compte que quand j’étais jeune étudiant et qu’un ex-diplômé nous parlait, c’était pour moi quelqu’un d’un autre temps. Et aujourd’hui, cette personne-là, c’est moi !” 

Florent, peux-tu nous en apprendre un peu plus sur ton parcours académique ?

J’ai fait un baccalauréat option économique et social. Il n’existe plus maintenant, mais c’était un bac avec des matières plutôt généralistes. Pourquoi j’ai choisi ce bac ? Parce qu'au lycée je n’étais pas capable de m'orienter vers une voie ou une autre et ce bac était celui qui aurait pu me correspondre le mieux. 

C’est un peu comme ça que je me suis retrouvé en GEA à la sortie du bac, suite à des échanges avec des anciens diplômés. En effet, tant que je n’étais pas totalement fixé sur ce que je voulais faire, GEA avait la capacité de m’ouvrir des portes sur beaucoup de choses. 

J’avais une vision très limitée du monde de l'entreprise. C’est ce que je suis venu chercher en GEA, que j’ai trouvé et finalement beaucoup apprécié. J’ai de très bons souvenirs dans certaines matières, où je n’étais initialement pas forcément à l'aise et où je sentais que ce n'était pas mon truc. Mais ça me faisait finalement beaucoup de bien de pouvoir m’y intéresser et comprendre. 

J’ai également le souvenir que le début du DUT n'était pas évident... La cession entre le monde du lycée et le monde universitaire était plus complexe que je ne l’imaginais. Par la suite ça s’est très bien passé, j’ai choisi en deuxième année la spécialité éco gestion.

Finalement c’est le stage entre la première et la deuxième année qui a commencé à m’installer dans la fonction RH. J’ai eu l’opportunité de faire ce stage chez Tefal basé à Rumilly. On m’a donné le choix de faire ce stage soit dans le domaine comptable soit en RH. Assez naturellement j’ai choisi la RH et j’ai beaucoup apprécié rendre service. C’est vraiment ce qui m’a guidé et qui me guide d’ailleurs encore aujourd’hui. C’est à ce moment que je me suis dit que la RH c’était le domaine dans lequel j’allais peut-être démarrer ma carrière.  


Et après le DUT GEA ?

À la suite du DUT j’ai réalisé une Licence Eco Gestion. Je suis la promo qui a connu le nouveau schéma de licence - master - doctorat, qui n’était pas le cas jusqu’à lors. Il y a tout un tas de licences qui ont été créées à ce moment-là.

Donc j’ai réalisé ma Licence MGE à l’université de Grenoble. C’était une formation qui était dans la pure lignée de ce que j’ai pu voir en GEA.  On était dans l’exploration du monde de l’entreprise mais avec des notions plus poussées qu'en GEA, telles que la découverte de l’international, de l’achat, de la gestion de production…

C’est seulement après la licence que je me suis spécialisé en Master RH. Notamment, avec beaucoup d’expérience à travers des stages dans l’univers RH.


Qu’est-ce que tu as fait comme stage ? 

Alors ça va vous faire rire mais j’ai réalisé un stage chez Pôle Emploi. C'était intéressant car à l’époque Pôle Emploi venait de faire le rapprochement entre UNEDIC et ASSEDIC. En fait à l’époque, la partie suivi, recherche, accompagnement du demandeur d’emploi était séparée du paiement des allocations. Donc en 2004/2005 les deux institutions se sont rapprochées. Je me suis dit qu’ils allaient forcément avoir des problématiques d’organisation donc j’ai fait mon stage là-bas et qui m’a beaucoup plu. 

Puis, dans le cadre de mon master j’ai réalisé un stage dans une PME. Je me suis dit que j’avais déjà bossé dans un grand groupe (Tefal) puis dans le public (Pôle emploi) donc je voulais découvrir un autre secteur. J’ai alors bossé dans une petite boîte à côté de Chambéry où j’ai travaillé sur des sujets d’harmonisation sociale, et où j’ai réalisé mes premières gammes RH. 


Comment es-tu devenu Human Resources Manager chez Bouygues Construction ? 


En 2008, j’ai eu l’opportunité de rentrer chez BOUYGUES CONSTRUCTION. J’ai eu beaucoup de chance car Bouygues est une société qui est très active dans le recrutement de jeunes diplômés et jeunes collaborateurs. Ça fait maintenant 13 ans que je suis dans le groupe et j’ai un peu de recul. Finalement, quelle que soit la dynamique d’activité qu’on a, il y a une forte volonté d’être agressif et dynamique dans le recrutement de jeunes cadres et dans la délégation de responsabilités. C’est ce que j’ai beaucoup apprécié me concernant. 

À 24 ans, j’ai donc démarré dans une filiale de Bouygues Construction qui s’appelle Bouygues Bâtiment, basée à Lyon. Cette fonction à un trait particulier qui est qu’on se retrouve très vite dans des situations très complexes. On travaille sur de l'humain, toutes décisions ou mots qu’on dit plus haut que l’autre peut avoir une incidence. Alors quand on a 24 ans on n’a pas encore la maturité, le recul, l’expérience. Quand on est plongé dans le grand bain c’est très difficile. 

Quand je suis arrivé, on m’a donné en charge une population de 300 ouvriers sur la région Auvergne Rhône-Alpes, soit une vingtaine de chantiers.  Mon rôle était alors d’être le RH de proximité de toute la population, qu’on appelle Compagnon chez Bouygues. C’était vraiment un grand saut de l'inconnu. 

Donc j’ai fait mes gammes en 2008, on était en pleine crise des « subprimes » après celle des États-Unis. J’étais dans un contexte où l'activité était en décroissance très forte. Donc structurellement c’était compliqué, j’ai passé mes années de 2008 à 2011 à faire de la restructuration plutôt que du développement RH, du recrutement (tout ce qui me faisait briller les yeux quand j’étudiais). Un démarrage donc, très vite marqué par la réalité du monde du travail mais extrêmement formateur. J'ai la chance d’être dans une entreprise qui, dans les moments difficiles, sait accompagner correctement les collaborateurs y compris la fonction RH.  

Au bout de 4 ans, en 2011, l’organisation de l’équipe RH sur Lyon s'est faite un peu différemment et je me suis occupé des directions production, toujours sur la région Auvergne Rhône-Alpes et basé à Lyon. Je ne m’occupais plus des ouvriers mais plutôt des business unit. Donc j’étais le RH de deux entités non pas juridiques à part mais de deux entités régionales au sein de notre entité juridique. J’ai découvert d’autres sujets et c’était sympa.

Puis en 2016, j’ai fait le grand saut dans l’inconnu. Parce que j’ai toujours eu le regret de ne pas être parti à l’étranger pendant mes études. Je n’avais pas eu le courage et la maturité nécessaire pour partir une année, seul à l’étranger. Je n’étais tout simplement pas prêt. Puis c’est au moment où j’ai quitté les études que j’ai commencé à le regretter. 

Et c’est donc en 2016, avec ma femme, ma petite fille et un enfant en route qu’on on a décidé de partir au bout du monde ! Je me suis donc renseigné auprès du groupe pour savoir s'il y avait des opportunités à l’international pour moi. Mon anglais était très moyen donc j’étais prêt à partir n’importe où et sur n’importe quel projet compliqué. J’ai donc eu la chance d’avoir une opportunité en Australie. Je suis donc parti en 2016 sur Sydney pour lancer l’activité de Bouygues Construction en Australie. 

C’était une super belle aventure personnelle et professionnelle. On est resté 4 ans et on est rentré tout début 2020. J’ai vécu le déploiement de l’entité Bouygues Construction Australia, qui quand on est parti comprenait 700 collaborateurs. On a développé l’activité TP (travaux publics) avec le métro de Melbourne, deux projets de tunnel autoroutier sur Sydney et des projets de ferme solaire… 

Aujourd’hui je suis basé en région Parisienne, au siège de Bouygues Construction, dans l’entité Bouygues Travaux Publics. J’occupe le poste de responsable RH pour l’international. J’ai donc gardé cette partie internationale qui me tenait à cœur. Je m'occupe des zones Europe, Afrique et Amérique soit à peu près 3 000 personnes. J’ai un rôle de RH sur tout un tas d’infrastructures. Ce sont des projets qui vont de 200 millions à plusieurs milliards d’euros.  

J’ai aussi un rôle de RH sur ce qu’on appelle des “petits projets”, c'est-à -dire que je n'ai pas de ressources RH locales dans les pays dans lesquels on intervient. J’ai des projets à l’île Maurice, en Croatie, en Côte d'Ivoire… Donc je suis en direct à distance, avec tous les inconvénients que cela comprend, mais ça me donne l’occasion de voyager ! 

Enfin j’ai un rôle de coordinateur RH pour une entité qui s’appelle Bouygues TP UK. Qui elle comprend 700 collaborateurs, avec une DRH basée à Londres.


Un conseil à donner aux jeunes ? Est-ce que tu leur conseilles de voyager ?


Je pense que c’est une réponse que chacun a en soi. Personnellement je l’ai toujours eu en mois et c’est à 30 ans que je suis parti en Australie. J’avais besoin de le faire et j’ai aucun regret. Je sais que j’ai des copains qui ne l'auraient fait pour rien au monde et d'autres qui ne font que ça.

Si j’ai un conseil ça serait plutôt : n’écoutez que vous et ne prenez aux autres que ce que vous avez besoin de prendre. J’ai beaucoup aimé discuter avec des anciens GEA et des gens avec des parcours différents et atypiques. On a besoin de discuter avec des personnes d’univers différents et essayer de casser les codes du parcours atypique, même si j’en suis le mauvais exemple ! Chacun doit construire son parcours et partager ses expériences. Mais surtout n’écoutez que vous car personne ne vous connaît mieux que vous.


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